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MDXXXIX

by Leland Palmer

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1.
Stase athée 03:28
Soudain apparurent les blessures, Plus de riposte, ni de parade Un poing de plus sous la ceinture, Tu finis par baisser la garde Les esquives et les feintes N’évitèrent pas les coups bas Et à la fin du combat, Une mortelle étreinte Tu t’envoles vers ton idole Qu’elle admire les traces et rigoles Qu’elle a laissées sur ta peau blessée Quels furent les crimes de tes vies passées ? Ta foi renvoyée dans les cordes, Reprise après reprise Comment éviter la discorde Quand l’arbitre te méprise ? L’éponge était poison Et la cloche funèbre Tu n’appelas pas le clerc, Pourquoi demander pardon ? Alors ils chantant, voix chevrotantes Pour une suite qu’ils espèrent rassurante Les entends-tu, toi qui as tant vu Et qui sans doute n’y croyait plus?
2.
Quand s’accouplent les algorithmes, Selon des lois statistiques, Quand les corps s’échangent, Sur des plateformes ergonomiques. Si la solitude te pèse, et Que ton cœur est suspendu, Au sourire sur les lèvres, De parfaites inconnues. Où es-Tu ô mon Dieu ? Où es-Tu ? Quand je tombe à genoux. Quand nos chimères bolchéviques Ou nos rêveries romantiques, Comme nos serments s’effritent, Dans des vapeurs alcooliques. Si l’amour est sacré, Pourquoi faudrait-il refuser Les ardeurs de cette petite Aux moiteurs impudiques ? Quand la lumière électrique, Des néons de la clinique Est le dernier paysage De ton dernier voyage. Si chaque crime doit être châtié, Serais-je damné pour mes pêchés, Ou tomberais-je dans l’oubli, Quand cette vie sera finie ?
3.
L'or du rein 03:10
Tu oscilles, tu vacilles du sourire aux larmes Et brûlent dans tes yeux cette étrange flamme, Tes rêves et tes drames Visage aussi fin que petits sont tes seins Où je m'enivre jusqu’au petit matin Hanté par tes reins La nuit, la vie nous appartient Quand l’envie nous y retient Dis-moi de quoi tes songes sont-ils pleins? L’épaule dénudée pour défier les orages Racée, élancée, parfois secouée de rage Des pensées sauvages
4.
Seul en cale 04:33
Depuis que t’es partie, je n’ai plus personne à qui faire la gueule Je m’invente des souvenirs Dans la glace, je me sens un peu seul Je cajole mes insomnies, je me fais les poches sous les yeux, Je fouille les fonds de tiroir Je repasse la péloche, je me fais des bleus. Alors, je tire des bords, la nuit, au large d’Oléron Sans quille, je dérive mais je tourne en rond, C’est sans doute les verres que je m’enquille qui m’enverront par le fond. Un jour me feront toucher le fond. Depuis que t’es partie, je fais le voyage dans la soute, J’ai pas vu où me poussaient les courants Je crois que j’ai fait fausse route, En me laissant balloter par les vagues à l’âme Faudrait que je reprenne les rames, Que je tire la sonnette à larmes.
5.
Belle oh ma belle, ne vois-tu rien venir ? Des années sans la moindre larme Rien ne se perd, ne se créé, tout s’enfouit Jusqu’au jour où s’ouvrent les vannes Alors la vague avale et les digues tanguent, Les polders refluent L’écume s’amoncelle, il faut fuir, fuir ma belle Les peurs que je refoule Tu sais, l’onde est délicieuse Mais sa marée si vicieuse Vois, les courants s’électrisent Fuis la lame de fond qui s’aiguise Car quand viendra un jour le temps du naufrage Il n’y aura pas de sauvetage Belle oh ma belle, devrions nous partir ? Capituler en rase campagne S’avouer que rien ne sert à rien Et pour tout dire rendre les âmes Ah ceux qui vivent des promesses de demain Les hérauts et les chœurs Boutiquiers du futur, de l’éternel dessein Et marchands de bonheur Ah mais qui ne voudrait y croire Espérer toujours le grand soir Impie devant le noir de la voute J’envie ceux qui jamais ne doutent Car à l’aube flotte toujours la même question : Ah quoi bon ? Ah quoi bon ? Belle oh ma belle, vas-tu un jour t’enfuir? A moins que le noir ne t’attire Et si la beauté du soir nous inspire Rien ne dit que nos matins respirent

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released December 14, 2020

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Leland Palmer Paris, France

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